Lubumbashi
La naissance de la ville
La ville fut fondée par les Belges en 1910 par sur un espace de savane totalement vierge et inhospitalier de prime abord où ils vont ériger une coquette cité coloniale qui sera baptisée Elisabethville en hommage à l’épouse du Roi Albert 1er.
Et dans le but dès le départ d’y développer une exploitation minière (via la fameuse Union Minière du Haut-Katanga) (UMHK)) et d’y établir et étendre l’influence belge, afin de prendre de court les Britanniques présents dans la région et qui convoitaient la zone pour son intéressant sous-sol.
A l’indépendance, elle est agitée par les troubles que l’on connait (cfr histoire du Katanga), avait de devenir avant de devenir la capitale de l’éphémère Etat autonome du Katanga dirigé par Moïse Tshombé. Et c’est là, à l’entrée de la ville (Villa Broussais que l’on peut visiter aujourd’hui) que seront assassinés le 17 janvier 1961 le premier ministre déchu et père de l’indépendance Patrice Emery Lumumba et ses compagnons politiques.
De Elisabethville à Lubumbashi
A l’arrivée au pouvoir de Mobutu en 1965, la ville sera renommée Lubumbashi, du nom de la rivière qui la traverse, au même moment où le Katanga devient Shaba (“cuivre” en swahili). De fait, le présent (et le passé) de la ville reste intimement lié à cette précieuse matière première présente dans son sous-sol – d’où son surnom de capitale cuprifère – exploitée dès son origine à la Mine de l’Etoile par l’UMHK, et dont la cheminée deviendra avec le terril de la mine, le symbole de la ville.
Les mines
Aujourd’hui après un lent déclin parallèle à celui de la Gécamines (ex UMHK, qui est considérée comme la “mère” des katangais), l’activité à repris depuis une dizaine d’années et la ville, fière à l’image de ses habitants, arbore les signes de cette nouvelle réussite et renaissance économiques.
Lubumbashi abrite en effet le siège de plusieurs grandes sociétés: la Gécamines évidemment; la Société Nationale des Chemins de fer (ex BCK); ainsi que toute une série de groupes privés liés à l’extraction du cuivre, les “minings” comme on les appelle ici.
Sans surprise d’ailleurs, quand on voit les taux actuels du cuivre dont la province du Katanga est l’un des principaux réservoirs mondiaux. Ce qui fait en tous les cas de Lubumbashi une ville assez cosmopolite et où de nombreuses nationalités cohabitent.Il n’y a qu’à voir la prédominance de certains restaurants pour s’en rendre compte (chinois, indiens, libanais…).
La ville et ses habitants
Lubumbashi compte actuellement plus d’un million deux cent mille habitants, ce qui en fait selon les estimations la deuxième ou troisième ville du pays, et qui est sans conteste son plus grand centre économique.
Quant aux lushois, force est de constater qu’ils cultivent, à raison, un certain art de vivre et de se laisser vivre, et que l’atmosphère générale y est par conséquent assez relax. On est en effet bien loin de la rivale et anarchique Kinshasa et de son mode de vie stressant et survolté!
La ville respire encore aujourd’hui une certaine tranquillité coloniale tant dans son arcitecture et son urbanisme que grâce à ses jardins et ses nombreux arbres le long des avenues du centre-ville.
Est-ce son altitude (1230 m), le climat spécial de la région (moyenne de 25° avec de spointes allant de 32° à -1°) ou son passé historique chargé et encore visible, qui fait de Lubumbashi cette ville si particulière et attachante, à l’image de ses habitants, soucieux tout comme elle d’affirmer leur distinction depuis toujours? Sans doute un peu de tout cela.
Sans oublier ses paysages industriels incroyables, et ces couleurs rouges et ocres indissociables de la ville et de la province dont elle est le chef-lieu et la capitale.
L’shi ou Lubum pour les intimes, est divisées en sept communes dont six urbaines (Lubumbashi, Kamalondo, Kenya, Katuba, Kapemba et Ruashi) et une urbano-rurale, appelée “commune annexe”.
Comparée aux autres villes du pays, Lubumbashi est assez propre et relativement moderne, dotée d’infrastructures importantes.
Le centre-ville
Le centre commercial s’étend principalement autour des avenues Kasai et Mwepu, du boulevard Lumumba et du rond-point de la Révolution. La Place de la Poste (Place Moïse Tshombé) est considérée comme le coeur de la ville.
Lubumbashi est aussi un important centre intellectuel grâce à son université (UNILU, foyer de plusieurs contestations estudiantines matées dans le sang à l’époque de Mobutu) et aux différents instituts supérieurs présents sur son territoire.
La ville est ses alentours offrent par ailleurs de nombreuses possibilités de promenades et d’escapades, dans des sites parfois incroyables et de toute beauté.
Ville artistique et culturelle
Mais Lubumbashi est aussi une métropole artistique et culturelle, qui habritent de nombreux artistes et plasticiens renommés ( Aime Mpane, Georges Kahilu Manika ainsi que la nouvelle génération: Prince Tshime, Daddy Tshiakaya). Et dont les oeuvres, comme à l’époque de Mobutu pour les plus anciens, ornent la ville et ses ronds-points.
Une biennale internationale de la photographie s’y tient tous les deux en octobre, à l’initiative de photographes et de vidéastes du cru talentueux et réputés.
Au niveau artisanal, la ville n’est pas en reste non plus (objets en malachite, cuivre…). Une visite s’impose par le marché d’art dans la commune de Ruashi et par les villages aux alentours qui habritent les forgerons qui travaillent le cuivre à la manière traditionnelle des fameux “mangeurs de cuivre“, ces artisans vénérés qui coulaient le métal rouge pour fabriquer des outils et les célèbres croisettes, utilisées comme pièce de monnaie bien avant la colonisation.
La ville dispose aussi de nombreux sites de divertissements et loisirs, dans le quartier cossu du Golf notamment, le long du lac Tshombe où il fait bon se prélasser en admirant la vue.